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Tag-Archive for "Haïti"

Histoire de n’avoir aucun regret! Feb 12

Nous avons quitté Haïti en force et la République dominicaine nous a également accueillie en grand! Et entre les deux, heuhhh… ça été moins jojo… mais bon, il n’y a pas (ou plutôt vraiment pas) que du bon dans un voyage en voilier! Voici les détails…

Pour notre dernière soirée à Haïti, Léa s’est un peu entremise en lançant l’invitation à Wesley à passer la nuit sur notre bateau… Heuhhh, d’accord, pourquoi pas? Nous invitons donc Wesley à passer la nuit à bord et à souper avec nous. Au menu : pizza! Il n’en a sans doute pas mangé souvent puisqu’ils n’ont pas de four à l’Ile à Vache. En fait, c’était la première fois, il ne connaissait même pas ce met. Incroyable n’est-ce pas! Pas plus qu’ils ne connaissent Mickey Mouse. Comme quoi nos schèmes de références sont bien différents.

Il arrive finalement assez tard au voilier, à nuit tombé, nous craignions même qu’il n’ait changé d’avis. Mais il arrive finalement en pirogue, avec son papa, tous biens vêtus! Nous invitons aussi son papa Yvon à bord, lui faisons visiter notre voilier, et il restera finalement à partager notre pizza! Première fois qu’ils en mangeaient donc, ils ne connaissaient ni même ce met. Nous fument donc heureux de leur partager quelque chose de nouveau! Et ils ont adoré. Une pizza à la tomate-parmesan et l’autre aux olives-champignon-peperonni. À la fin du repas, papa a repris un dernier morceau : « Une tite tomate, pour Madame », qu’il nous dit! Bien oui, il a donc ramené les restes pour faire goûter à sa femme! Quelle belle rencontre!

À notre dernière journée, on se fait aborder par l’ONU! C’est un Québécois de la police de Montréal qui travaille pour la MISNUSTHA (à quelques lettres près), la police de l’ONU qui travaille avec la police haïtienne! Ils veulent simplement vérifier nos papiers et voir comment cela se passe pour nous. Ils souhaitent renforcer la confiances des plaisanciers et les inciter à traverser sur le “continent” aux Cayes.

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Notre souper avec nos invités d’honneur! Puis la soirée se poursuivra avec une partie de domino, le jeu national. Wesley gagne à tout coup!

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Prêt pour la nuit! Léa a prêté sa chambre, Wesley dit avoir très bien dormi… Avec les ventilos!

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Puis, dernier petit déjeuner, on reconduit Wesley pour l’école, Bernardin et Marc-Henry viennent nous dire un dernier au revoir et, ça y est, on quitte Haïti, le cœur bien gros on doit l’avouer. Tous espèrent repasser par ici au retour.

Puis, « l’entre-les-deux », maintenant : la navigation. Bienvenue dans les Alizés Oséo. Les Alizés, ces vents qui soufflent forts de l’Est, toujours de l’Est. Et nous, nous devons aller vers l’Est. Nous partions avec une météo nous annonçant de très faible vent « Light and Variable ». Nous avons plutôt eu de bons vents, 10-15 nœuds d’abord, puis rapidement 15-20, puis 20 soutenus… Alors des vagues aussi, mais de bonnes vagues, de face, Oséo a travaillé fort, Ronald aussi, Léa a vomit, Catherine aussi… Quelle navigation de chnoutte. Plus de 24 heures de ce régime salé, agité. Ronald fera bien sûr encore cavalier seul. Ayayaï! Quelle misère!!!

Heureusement, nous arrivons le lendemain matin 7 février et la Baya de las Aguilas, la baie des Aigles, en République dominicaine, est merveilleusement bien protégé des vagues et le mouillage est paisible comme tout malgré les 20-25 nœuds de vents qui soufflent. Oséo est un vrai gâchis. Tout est salé tant dedans que dehors. Tout est sans dessus-dessous… On se prépare donc un bon petit déjeuner, puis un bon café, et on s’attelle au nettoyage. On dessale dedans et le cockpit, on remet de l’ordre, on lave la salle de bain du carré car le hublot était resté ouvert ; inutile de dire qu’un lac salé recouvrait le plancher et que toutes les serviettes ont passé au lavage. Et, comble de tout, de l’eau s’est infiltré d’on ne sait où pour inonder les cahiers scolaires de Julien. Catherine rage! Mais on fera sécher le tout.

Ça fuyait dans l’armoire du cannage. On dessale toutes les canes…

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Serviettes au séchage, le décor est tout de même beau n’est-ce pas?

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Cahier scolaires au séchage aussi.

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Même les papiers de toilettes passeront l’après-midi au soleil à se faire sècher!

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Samedi 8 février, le vent souffle très fort donc nous décidons de rester une journée de plus.

Lever de soleil sur la Bahia de las Aguilas…

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Lever de Léa sur la Bahia de las Aguilas!

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On fait l’école, on popote puis on se rend à terre en après-midi …même si nous n’avons pas encore fait nos douanes. Il n’y a pas vraiment d’agent d’immigration dans le coin, que des touristes dominicains qui viennent profiter de la plage.

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Et justement, nous faisons la connaissance d’un groupe hyper sympathique qui sont là pour la journée! Bien vite, ils offrent à Ronald une première bière, puis une autre! Au menu, pique-nique dominicain : pas des sandwiches plates! Non non. Un super BBQ! Poissons frits, filets de porc frits, riz, sauces, yucca, platanes, salades!

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Ils ont tout apporté pour le BBQ et nous invitent bien vite à déguster avec eux leur festin.

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On mange comme des rois! Léa adore, Julien en redemande! Eux qui n’aiment pas trop la viande habituellement, on sait maintenant comment la cuisiner : jetée dans l’huile chaude avec beaucoup de sel, rien de mieux pour assurer la saveur!

À notre tour, nous allons chercher dans Oséo notre renversé à l’ananas que nous avions préparé le matin et on le partage avec eux. Ils étaient très contents et ont beaucoup aimé ton renversé Claudine!

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Les hommes s’amusent en dinghy!

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Alors maintenant, on s’est donné rendez-vous à Las Salinas. On les contactera lorsqu’on sera là-bas et on se retrouvera au restaurant d’un de leurs amis. Merci tout le monde pour votre hospitalité et votre générosité! Gracias a todos por su hospitalidad et su generosidad.

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…Et en prime, on repart avec à peu près 2 kilos de viandes qui restaient, un régime de platane, du manioc cuit dans la braise, 6 mangues et des limes!!

Alors, histoire de n’avoir aucun regret : la République dominicaine a su si bien nous accueillir, sans doute pour que nous ne puissions trop regretter notre Haïti-chérie…

Nos petits plaisirs d’Haïti Feb 04

À Haïti, nous avons pris plaisir à rester tranquille. Ne pas trop en faire, faire un peu d’école le matin, attendre nos amis en après-midi, partager avec eux le temps qui passe. Un jour du dessin, un jour un film, un jour la baignade. Puis un autre Marc-Henry et Wesley viennent faire le cours d’anglais avec nous et l’autre encore c’est Bernardin qui vient partager notre déjeuner de crêpe et faire le cours d’espagnol, lui qui veut aller étudier policier à Saint-Domingue en République dominicaine.

L’école se fait parfois à bord, parfois à l’hôtel Port Morgan où Ronald a troqué ses services en informatique contre des repas succulents et de l’internet! Et vraiment, pouvons-nous demander mieux comme décor pour faire l’école?

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Film, dessins et Lego sur Oséo avec Marc-Henry et Wesley. Il y a même le pop corn!

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Bernardin au cours d’espagnol.

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Le temps du Foot!!!!

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Baignade, les enfants adorent s’échanger les kayaks!

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Les plus mini-banane jamais eues!!! Tout le monde s’est bien amusé des bananes!

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On va à la plage! Et nous ne sommes jamais seuls! On apporte les body board, le ballon de foot et les jouets de sable et on s’amuse!

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Sur la route vers la plage, nous nous arrêtons chez Wesley pour rencontrer ses parents. Nous aimons vraiment beaucoup Wesley, toujours gentil, souriant et généreux. Ses parents cultivent la terre : patate, manioc, banane, haricot, noix de coco… Après que Wesley soit venu jouer au bateau avec Julien et Léa, ses parents nous ont offert un gros sac de légumes de leur culture. Puis nous leur avons offert des vêtements de Julien et eux encore des papayes…

Chez Wesley

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Photo de famille et de notre groupe vers la plage! Que des gars!

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Ainsi, nos plus beaux souvenirs d’Haïti seront ces moments partagés avec les jeunes devenus nos amis. Nous les voyons tous les jours. Il y a Bernardin, 14 ans, qui passe tous les matins vers 7h30 avant d’aller à l’école. Puis de nombreux autres viennent vers 14h00, après l’école et l’étude. Ils s’agrippent à Oséo pour discuter ou espèrent se faire inviter à monter à bord. Les plus grands d’une vingtaine d’année viennent aussi, davantage pour discuter avec Catherine qui aime à prendre le temps de s’assoir et échanger sur la journée, les projets.

Nous allons rencontrer les jeunes à leur récréation et on joue à la tag! Nous offrirons aussi à l’école les livres que nous n’utilisons plus.

haiti (231)haiti (230)haiti (227)haiti (239) Bonhomme de neige leur souhaite bon diner!

Anecdote : Nous avions demandé à la maman de Marc-Henry de nous ramener du marché 5 ou six tomates, des concombres et des poivrons… et voilà ce que nous avons reçu! Aubergines, christophines et des mini-tomates! Innovons maintenant!

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Nous avons aussi rencontré Dave et Sarah, un Canadien et une Allemande, du petit voilier Lizi Belle. Ils voyagent ensemble depuis Grenade, où ils se sont rencontrés, sur le petit 28 pieds de Dave, alors qu’elle voyageait en sac à dos. On passera ensemble quelques très belles soirées. Sarah qui joue l’harmonica inspirera Catherine à ressortir son accordéon!

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Nous voyons la fin arriver bientôt et, tous ces amis, nos premiers vrais amis rencontrés, des enfants et des jeunes sincèrement formidables, ils nous manqueront beaucoup. Nous serons très tristes de les quitter. Et je crois bien qu’eux aussi serons tristes de nous voir partir. Plus de ti-blancs pour faire diversion dans le quotidien!

Mais toute bonne chose a une fin et nous allons continuer notre route. Nous garderons d’Haïti des souvenirs précieux. Nous souhaitons à Wesley, Marc-Henry et Bernardin, de même qu’à Pipi et Kiki un avenir heureux et nous espérons beaucoup pouvoir avoir de leur nouvelle à nouveau.

Les enfants préparent des cartes d’au revoir pour leurs amis… Au revoir et à bientôt peut-être xxx

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L’école en décembre et janvier Feb 03

Logo Ecole Oseo2 Ouf, il y a bien longtemps que je n’ai pas fait le point sur l’école à bord! Depuis que nous avons quitté les États-Unis en fait… Mais ce n’est pourtant pas parce que nous avons fait relâche. Il est bien vrai que l’école est plus compliqué à faire maintenant que nous avons quitté la facilité des navigations dans l’Intracostal. Faire l’école en navigation est désormais impossible : ça bouge, la nausée nous vient bien trop vite. Alors on ne le fait qu’à l’escale. Et il y a eu Noël où nous avons aussi fait relâche, le temps, de notre visite. Mais malgré tout, nous avançons bien et nous sommes maintenant rendus à notre Semaine 20.

Nous continuons à explorer chaque semaine des thèmes en lien avec ce qui nous entoure. Nous avons bien sur travaillé autour de la fête de Noel au cours du mois de décembre. Nous en avons fait des activités, tant Français, en Mathématique et en Anglais.

Julien

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Léa

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Léa a lu sa première histoire à chapitre, « Le pays merveilleux », avec 10 chapitres, un par jour pendant les 10 jours qui ont précédé Noel. Et pour la première fois, elle avait hâte de lire son histoire. Merveilleux!

Puis, étant désormais aux Bahamas, dans les eaux les plus belles du monde, dans un univers sous-marin, le thème suivant a tourné autour de la mer : en science, nous avons d’abord étudié les océans de la terre, avons découvert d’où vient le sel, pourquoi la mer est salée et les différentes façons de récolter le sel. Nous avons-nous même tenté de récolter notre sel en laissant s’évaporer l’eau d’un contenant.

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Mais ce n’est pas si facile sur un bateau car l’eau bouge toujours et il faut laisser évaporer pendant quelques jours. Nous n’avons donc pas réussi à le récolter dans notre contenant, mais en récoltons tous les jours sur le pont d’Oséo, n’est-ce pas tout aussi concluant comme résultat!

Les lectures obligatoires ont ensuite porté sur les poissons qui nous entourent : dauphins, étoile de mer, méduse, baleine, hippocampe, tortue marine, corail, poisson-clown… Léa s’est énormément améliorée en lecture et devient de plus en plus fluide, respecte de mieux en mieux la ponctuation et fait de nombreuses liaisons correctement. Bravo ma belle! Pour Julien, ce n’est jamais un défi de lire, il le fait par plaisir et n’a aucune difficulté dans ses exercices obligatoires en lecture. Notre défi est bien plus de le sortir de ses livres pour participer à la vie du bateau!

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Nous étudions présentement la vie des récifs coraliens, leur composition, leurs habitants, les vertébrés, les invertébrés, comment sont fait les récifs, la chaine alimentaire des récifs, ce qui les menace…

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Les enfants ont tous deux fait une recherche sur le thème de la mer : Julien sur les récifs de corail et Léa sur les requins-nourrices.

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Toujours sous le thème de la mer, nous avons créé une magnifique fresque marine pendant le passage d’un Cold Front aux Bahamas! Et pourquoi pas des cartes postales pour nos amis!

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Même l’anglais était sous le thème de la mer! Sea Creature! Et aussi Safari Animals et Christmas. Julien est devenu l’interprète de son Papi auprès des Bahamiens, comme quoi il s’améliore énormément! Et il parvient à jouer avec les petits Bahamiens anglophones avec assez d’aisance, et surtout de plaisir! Bravo Julien! Tant qu’à Léa, j’ai pu constater à quelle point elle maitrise maintenant les structures de phrases que nous travaillons régulièrement comme « What is your favorite…? » ou « Can I have… », notamment lorsque des amis Haïtiens de 13 ans sont venus partager notre classe d’anglais à bord. J’ai alors vu à quel point Léa parvient maintenant à bien exprimer ses connaissances. Bravo aussi Léa!

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Probèmes mathématiques sous le thème de la mer

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Pour le reste du programme scolaire, français, mathématique, tout se passe bien. Chacun de Julien et de Léa ont leur défi scolaire. Léa doit être attentive à bien lire ses consignes afin de répondre par elle-même à ses problèmes, notamment mathématique. Julien doit améliorer sa calligraphie pas très élégante et aussi davantage se concentrer sur son travail afin d’éviter la répétition d’erreurs récurrentes, notamment en français et également à bien retranscrire ses textes corrigés, sans erreurs. Nous travaillons très fort à la mémorisation des tables d’addition et de soustraction pour Léa, et les multiplications pour Julien. On y arrivera!

Julien a terminé l’apprentissage des lettres cursives, c’est le temps de mettre en application. Pas facile!

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Léa s’applique à bien lire ses problèmes, elle saisit par elle-même de mieux en mieux!

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Situation-problème sur les solides. Julien devait construire un robot spatial après avoir dessiné le plan et évaluer le coût de son robot. En plein son genre de problème!

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Et Panache, l’étude des Iroquoiens et des Algonquiens, Julien s’y passionne toujours autant. Nous débutons maintenant l’étude des Incas. “Génial” dit Julien!

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Haïti, Soeur Flora Jan 31

Au village de Cay Coq devant lequel nous sommes ancré, il n’y a ni eau courante, ni électricité. Il n’y a pas de voiture non plus. On se déplace à pied ou en bateau. Les enfants ont leurs pirogues, les grands des bateaux à voile qu’ils utilisent pour la pêche et se rendre à un autre village. Et pour aller sur le « continent », il y a les grandes barques colorées avec un gros moteur.

À voile, à moteur ou à rame.

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Alors quand nous avons voulu aller à Madame Bernard, le grand village sur l’Ile à Vache, là où il y a le marché deux fois semaine et là aussi où se trouve Sœur Flora, nous avons fait comme tout le monde et avons chaussé nos souliers! Ou plutôt nos gougounes et nos crocs, car il y a bien longtemps que les souliers sont relégués au fond d’une cale!

Comme le marché a lieu les lundi et jeudi, nous avions pris rendez-vous avec Vilna pour le lundi afin qu’elle nous accompagne à Madame Bernard. Il y a bien sûr le marché là-bas, mais le but premier de notre visite là-bas était bien davantage d’aller rencontrer Sœur Flora. Enfin! Nous savons que l’argent que nous avons ramassé pour l’orphelinat s’est bel et bien rendu puisque nous en avons eu confirmation par courriel. Super! On quitte donc à 8h00, en compagnie de Vilna et aussi de Dave et Sarah, deux jeunes, un Canadien et une Allemande, du petit voilier Lizi Belle, et de Jonh aussi, un Texan qui avait pris la peine d’apporter des médicaments et des bandages pour le dispensaire de Sœur Flora.

Sur la route vers Madame Bernard… Routes, pistes, ce n’est pas le règne de la voiture ici, mais bien des pieds et des mulets!

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Des petits villages et de petites maisons sur notre route

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Sur la route, Vilna nous fait visiter sa maison. Très joli, cuisine extérieure, et elle a même un panneau solaire, pour la radio. Mais comme ils n’ont pas de batterie, elle ne peut avoir la lumière pour le soir.

IMG_0618IMG_0614IMG_0615 IMG_0617IMG_0622  Ouf, on nous avait bien dit qu’il fallait environ 1h15 à 1h30 pour se rendre à Madame Bernard, mais on constate que la route est bien longue dans les montagnes! On met bien plus de 1h30 pour s’y rendre, sans doute on s’est trop arrêté pour chercher des mangues et admirer le paysage…

On arrive enfin à Madame Bernard, un beau village de bord de mer, beaucoup plus grand que Cay Coq… et plus long que ne pensait, on ne finit plus d’arriver!

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Et on arrive! À Madame Bernard, c’est jour de marché. On craignait un peu pour les enfants, c’est leur premier marché et les marchés sont toujours un peu déroutants avec tous les gens, les bêtes, les odeurs parfois fortes des poissons qui sèchent au soleil, la viande envahie de mouches… mais on n’a pas à craindre pour les enfants, ils sont bons! Julien aimerait même bien aller explorer à fond le marché!

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Remarquez notre petite amie rencontrée au marché, elle nous suivra pour la journée et sera sur bien de nos photos! Et elle aime bien faire la pose!

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Stationnement des chevaux et mulets!

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Mais on laisse tomber le marché pour l’instant, on préfère se rendre directement à l’orphelinat. (On arrivera d’ailleur trop tard pour le marché à la fin et on reviendra les mains vides le soir venu!)

L’orphelinat, ainsi que le dispensaire et l’école de la Mission de Sœur Flora, sont tout en haut de la colline. À notre arrivée, Sœur Flora est occupée au dispensaire, mais bien vite, elle vient nous accueillir, toute petite Sœur Flora, toute petite mais si vive!

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Et elle a de la parole à revendre! Immédiatement, elle nous raconte ce qui se passe présentement dans son univers, elle nous raconte des histoires, qui lui sont arrivées, qui sont arrivés à ses enfants, elle nous dit combien elle est inquiète d’Huguette, sa fille qu’elle a adopté alors qu’elle n’avait que deux jours et qui est maintenant malade depuis plus de 15 jours, hospitalisé à Port-au-Prince et soignée aux somnifères… Huguette qui s’occupait de l’administration, beaucoup plus de travail incombe à Flora, Huguette absente…

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Et du travail, elle en fait beaucoup Sœur Flora! Malgré ses 72 ans, elle semble énergique comme une femme de 20 ans! En nous faisant visiter, elle nous parle de chacun des enfants, nous raconte leurs exploits, on voit bien qu’elle les aime tous profondément, chacun d’eux.

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Une large part de l’orphelinat est dédié aux enfants handicapés, physiquement mais aussi mentalement. Parfois, lorsqu’elle va à l’hôpital avec un enfant pour un problème de santé ou un examen plus approfondi, elle se voit revenir avec deux enfants. Parce que les enfants lourdement handicapés à Haïti, personne ne sont là pour les prendre en charge, pour en prendre soin. Flora sait bien que si elle ne le prend pas avec elle, il mourra à l’hôpital. Alors elle l’amène et le prend sous son aile. Ainsi, toute une section de son orphelinat est dédiée à ces enfants que personne ne veut. Ils ont leur coin à eux, ont un centre de physiothérapie pour aider à leur stimulation physique, des hommes et des femmes s’assurent de leur bien être, ceux qui le peuvent vont à l’école, ses petits philosophes qu’elle les appelle! Et elle nous dit : « ne vous trompez pas, ils sont heureux! Ils sourient, ils sont couchés par terre, mais c’est là qu’ils sont bien! » C’est bien vrai, c’est mieux par terre à bouger comme ils le veulent que confinés à un lit ou un fauteuil.

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Voilà ses petits philosophes!

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Nous visitons aussi le dispensaire et les écoles. Et à la sortie des classes, les « ti-blancs », comme ils appellent Julien et Léa, sont bien populaires! C’est la foule autour d’eux! Les enfants ne veulent pas tant jouer avec eux que les voir, tout simplement! Et tout le monde joue jusqu’à ce que le monsieur de l’école vienne rétablir l’ordre et chasse tout le monde chez eux! « Oust! L’école est finie! »

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Nous prendrons le diner avec Sœur Flora, jouerons avec les enfants de l’orphelinat et quitterons finalement vers 15h00 car, la route est longue pour le retour jusqu’à Cay Coq! Mais quelle belles rencontres, quelle femme formidable cette Sœur Flora, quelle œuvre indispensable. Nous avions entendus quelques commentaires, notamment de français impliqués à l’Ile à Vache, comme quoi Sœur Flora recevait maintenant beaucoup d’argent depuis que la compagnie de téléphonie la finançait, et qu’elle avait augmenté le prix des médicaments… Mais nous, ce que nous avons vu, c’est une femme qui donne tout, même sa vie, à ses enfants. Et pas seulement à ses enfants. Elle a réussi à faire installer un nouveau dessalinisateur beaucoup plus performant qui lui permet de partager de l’eau avec les villageois car, comme elle dit, si les fortes pluies causaient des diarhées à ses enfants, la même chose arrive aux enfants du village. Leur donner de l’eau pure évite bien des complications qui lui reviennent ensuite lorsqu’ils viennent la voir au dispensaire.

Et lorsqu’un feu de paille à une case a enflammé tout un îlet et détruit les habitations de tous les habitants, Sœur Flora les a nourrit car ils avaient besoin de manger, elle les a nourrit avec l’argent qu’elle avait. Et après, elle en trouvera d’autre pour ses enfants qu’elle nous a dit! « Je suis experte pour quêter! » qu’elle nous dit!

Alors Sœur Flora, elle est réellement exceptionnelle. Nous sommes extrêmement heureux de pouvoir lui donner ce petit coup de main financier par ce 5 000$ que nous lui avons remis. Et merci à tous ceux qui nous ont donné. Et autre petite anecdote : Jonh, le Texan, lui a aussi remis un billet de 100$. Elle a tout de suite su ce qu’elle allait en faire :

« Quand on sert du poulet aux enfants, on coupe toujours les cuisses en trois part. Quelqu’un me demandait pourquoi. Pourquoi? Parce qu’il n’en a pas assez pour tous les enfants. Mais quand on veut faire une fête, on donne à chaque enfant tout un os! Toute une cuisse de poulet et là, les enfants ils sont tellement content d’avoir chacun leur os (leur cuisse) qu’ils peuvent manger et gruger! On va acheter du poulet et faire une fête. »

Alors les enfants ont sûrement fait la fête mardi ou mercredi!

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Et nous, au retour. Soeur Flora nous prêtera son bateau pour nous ramener. Merci beaucoup Soeur Flora. Que Dieu continue à veiller sur vous.

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Un autre visage d’Haïti Jan 26

Pourquoi s’arrêter à Haïti? Qu’elle idée de s’arrêter dans ce pays? Le portrait que nous en dépeint les médias est pourtant souvent bien sombre. Catastrophe, pauvreté, criminalité, insalubrité. Un paysage triste, qui fait peur et ne donne pas envie de s’y arrêter pour des vacances.

Et pourtant, nous y sommes, nous, une famille avec deux enfants. Nous y sommes bien sûr pour notre projet d’entraide avec l’orphelinat de Sœur Flora que nous irons visiter sous peu, mais l’arrêt est aussi une escale que nous entrevoyions magique et magnifique et qui fait rêver Catherine depuis fort longtemps.

… Et maintenant, nous y sommes.

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Nous sommes à l’Ile à Vache, ce n’est pas tout à fait l’Haïti de la télé, ce n’est surtout pas Port-au-Prince, l’Ile à Vache est une autre Haïti : verte, généreuse, accueillante, paisible. Merveilleuse. C’est un paradis méconnu. Vous qui pensez partir en voilier un jour, prenez le temps d’envisager Haïti.

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Oséo dans la Baie de Ferret

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Nous sommes arrivés le 23 janvier au matin à l’Ile à Vache, mais avons d’abord longuement longé la côte haïtienne pour contourner l’île et atteindre le versant sud. Et déjà, la veille au soir, l’odeur des feux de charbon que nous sentions depuis Oséo nous disait que nous arrivions bel et bien ailleurs.

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Nous avons été accueillis en grand par quelques six ou sept pirogues ou barques ou planches de surf cassés avec à bord chacun deux garçons (que des garçons, les filles ne vont pas sur l’eau elles, qu’on nous dit avec un large sourire. Une évidence quoi!).

Bienvenue à Haïti!

Bonjour, vous êtes Canadiens?

Je m’appelle Castro

Je suis Marc-Henri, vous avez des poubelles à jeter?

Je peux nettoyer à coque pour vous, ou nettoyer le stainless, ou vous emmener à la plage ou à Madame Bernard, je suis Kiki, vous voulez un drapeau?

« Merci! Bonjour! Bonjour! Nous sommes heureux d’être arrivée à Haïti! Vous êtes très gentils! Nous allons d’abord nous ancrer d’accord? » « Oui, oui, d’accord! ». Et tous restent agrippés à Oséo tout le temps où nous parcourons la baie à sonder des fonds pour trouver notre lieu d’ancrage, à discuter et offrir leur service! C’était comme se déplacer avec plein de rémora après nous (vous savez, les poissons qui s’agrippent sur les requins)!

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Et nous nous sommes ancrés, après ces 30 heures de navigation, ces deux nuits en mer et tous ces milles de fatigue dans le corps, et nous étions arrivés… un paradis. Une baie magnifique, une eau calme plate, une rive de cocotiers, un village paisible, un accueil nombreux, un peu intense mais gentil!

Chacun est venu nous voir à tour de rôle pour nous saluer et nous offrir leurs services. Nous avons pris le temps de reprendre notre souffle, nous ramasser un peu, déjeuner, admirer ce nouveau paysage si différents des Bahamas. Fini l’eau turquoise et la brise rafraichissante, ici ce sont les montagnes hautes et vertes et la chaleur tropicale sans vent et cette chaleur humide. Nous voilà dans les grandes Antilles, une nouvelle étape s’ouvre à nous et nous savons déjà qu’elle sera pour nous encore plus belle que les précédentes.

Après le déjeuner, nous allons à terre, à l’Hôtel Port Morgan tout à côté du village de Caille Coq, car là nous pouvons déposer nos documents et eux s’occupent de faire pour nous les procédures de douanes. L’endroit est magnifique et on nous traite bien vite comme des amis après que nous ayons mentionné que nous avions amassé pour Sœur Flora plus de 5000$! On constate rapidement que tout le monde connait Sœur Flora ici, et surtout que tout le monde aime profondément Sœur Flora qui sait faire avec 100$ beaucoup plus que ce 100$.

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Ils s’occupent de nos papiers, nous admirons leur site…

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Et nous irons souper le lendemain à leur restaurant pour célébrer l’anniversaire de nos hommes qui ont tous deux vieillis d’un an pendant cette navigation. Ronald le 20 janvier et Julien le 22!

Premer souper d’anniversaire : langouste au menus! C’est la revanche d’Oséo sur les langoustes! Mais maintenant, on ne se mouille plus, les pêcheurs viennent nous voir tous les jours avec leurs prises! Et plutôt que des 40$ payé aux Bahamas pour nos quatre langoustes, on en paie ici 15$ la première fois, la seconde, le pêcheur nous en laissera 6 pour 10$! (on n’en avait demandé que 4, il nous a fait cadeaux des autres, comme quoi il a certainement fait une bonne afffaire, et nous aussi franchement, nous sommes contents!)

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Alors l’anniversaire de Julien maintenant! Quel anniversaire cette année pour ses neuf ans! D’abord en mer, en zone international s’il-vous-plait, le jour de sa fête! On lui offre un petit cadeau cette journée-là, mais lui promettons une fête digne de ce grand jour, avec gâteau et tout, plutôt à notre arrivée à Haïti.

Premier cadeaux en mer.

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La fête se poursuit donc le lendemain le 23 avec un déjeuner aux crêpes et sirop d’érable du Québec! Il reçoit le reste de ses cadeaux : une carte du ciel des tropiques pour admirer les étoiles et identifier les constellations et un lego! C’est la grande joie!

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Ensuite, baignade avec les nouveaux amis. On sort les kayak et tous s’amusent à essayer l’embarcation des autres!

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Puis encore le lendemain, c’est encore la fête! Comme nous sommes le seul bateau de la baie avec à bord des enfants et que les enfants sont rares dans les bateaux de passage, les enfants du village passent nous voir à tour de rôle sur leur pirogue.

Avec les amis Marc-Henri, Wesley et Lele. Et en prime, des bananes!

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On les invite à partager le gâteau d’anniversaire de Julien en après-midi, au village. On prépare donc le gâteau et, après l’école, nous rendons à terre, avec notre gâteau et des mini-muffins à partager.

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Des dizaines de garçons nous attendent sur la berge. Ils nous conduisent à la plage de l’autre côté du village et, en route, nous essayons d’attraper quelques filles aussi qui, elles, ne vont pas sur les pirogues et ne jouent pas au foot. Les filles sont, elles, avec leur mère et travaillent à la lessive, l’eau, les repas, les petits… Mais le sourire sur leur visage lorsqu’elles quittent leur lessive pour nous accompagner à la plage à manger le gâteau! Nous nous retrouvons bien vite près d’une trentaine d’enfants en route à travers le village, sur la route de terre vers la plage, de l’autre côté de la colline. Ce sera donc de petites parts de gâteaux!

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Quelle belle fête pour Julien, tellement heureux de partager son gâteau avec tous ses nouveaux amis, de découvrir leurs jeux! Eux, ce ne sont pas des châteaux de sables qu’ils font à la plage, ils creusent plutôt des trous pour s’enfoncer les jambes dedans et faire le pendule d’avant en arrière pour se fabriquer de beaux abdominaux! Et aussi se couvrir entièrement de sable, visage, yeux et bouche inclus!

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Avec Bernadin, et avec Kiki.

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Et on repart, retour sur Oséo, on se nettoie et on se rend à l’Hôtel Port Morgan pour finalement clore ces anniversaires! C’est beaux, amical, voir familiale.

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Nous sommes une vingtaine à partager le buffet dont un groupe d’Asiatique de Toronto venue rejoindre leurs filles qui terminent tout juste un stage de six mois à Port-au-Prince. Quelle belle idée! Ils ne sont là que pour trois jours! C’est délicieux et, après le repas, les lumières s’éteignent en entier… panne d’électricité? Non, ils arrivent avec un immense gâteau juste pour nous! Pas une part, un gâteau entier! N’est-ce pas une attention tellement touchante!

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Et comme si ce n’était pas assez, deux des invités de Toronto arrivent avec des ballons et prennent de nombreuses minutes à faire à Julien et Léa un joueur de baseball en ballon et une belle fleur! C’est au-delà de nos espérances, nous nous sentons choyés, Julien est tellement content de sa fête.

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Alors voilà notre Haïti jusqu’à maintenant. C’est un coup de cœur profond et sensible. Pour nous et pour les enfants, Haïti ne rimera jamais avec saleté, misère et danger.

Ile a Vache

Journal d’un long passage en mer : vers Haïti Jan 24

Jour 1 : Georgetown (Exumas) – Salt Pond (Long Island)

Jeudi 16 janvier, c’est un départ de Georgetown. Le Cold Front est passé durant la nuit, au matin, il vente fort! Mais il vente du nord, alors c’est bon, à 8h30 nous sommes partis! Le temps de sortir de Georgetown, le vent faibli un peu, le ris qu’on avait pris (pour réduire la grand-voile) devient déjà inutile, mais on le larguera plus tard. Dans la passe vers la mer, la mer est très grosse. Wow! C’est la première fois qu’on voit des vagues de la sorte! 6 à 10 pieds, c’est de la vague! Elles viennent même à bout de notre Julien-jamais-malade qui, comme à son habitude, était resté à l’intérieur. Beeepppp, mauvaise idée! À l’avenir, Julien sortira lui-aussi dehors quand ça brasse!

Mais nous qui pensions une belle navigation au portant, vent dans le dos, on se retrouve plutôt dans une mer bien formée avec un vent qui tombe complètement. Alors on se fait brasser mais comme le vent est tombé, la mer se calme rapidement. Heureusement, il est de retour à midi pour nous permettre une belle navigation à voile jusqu’à Salt Pond. Nous sommes à Long Island. Au revoir Exumas!

  • Distance parcourue : 40 miles
  • Durée : 6h30
  • Pêche : 1 barracuda qu’on rejette à l’eau… et on se fait casser notre ligne de cane à pêche. On perd notre beau Williamson… Ca devait être gros.

Salt Pond

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Jour 2 : Salt Pond (Long Island) – South Point (Long Island)

Vendredi 17 janvier : Bonne fête Benjy (c’est le frère de Catherine), on pense à toi!!! Finalement on décide de ne pas descendre à terre pour visiter Salt Pond. Dommage, ça aurait été intéressant, mais le vent est bon pour poursuivre (du Nord-Est) et le ciel est gris, aller à terre devient du coup moins tentant. Et, heureusement que nous sommes partis! Quelle journée de voile incroyable! Jamais nous n’avons flyé comme ça! Toute la journée à voile! Notre trajet nous fait d’abord revenir vers les Exumas en première moitié de journée de manière à contourner une longue et large bande de sable à fleur d’eau. Nous filons sur une mer plate à 6,8 nœuds de moyenne! Puis en après-midi, on vire à près de 180 degré pour retourner vers Long Island (on contourne encore une fois une autre bande de sable!) et là, c’est à une vitesse ahurissante que nous parcourons la distance jusqu’à South Point : 7,7 nœuds de moyenne! Nous avons navigué entre 7,5 et 8,3 nœuds pendant plus de 4h, avec un vent du NE d’une quinzaine de nœuds, quelle exploit!

Côté pêche, un premier barracuda en avant-midi et un deuxième, juste avant d’arriver à South Point, un énorme! Tous deux retournent à l’eau. Mais on se fait aussi couper nos deux yo-yo, les lignes que nous trainons derrière le bateau en navigation. Les deux en même temps! C’était soit un couple de belles dorades, soit un requin scie qui passait dans le coin! On perd ainsi notre dernier Williamson, on est un peu triste. Suite à ça, on équipe nos ligne de leader en acier pour éviter de se faire couper à nouveau.

On jette l’ancre au sud complètement de Long Island, à South Point, à 16h30. On est protégé du vent, mais la houle contourne la pointe… on roulera toute la nuit.

  • Distance parcourue : 75 miles
  • Durée : 10h00
  • Pêche : 2 barracudas et 2 leurres en moins.

Jour 3 : South Point (Long Island) – Castle Island (Crooked Island)

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Nous nous levons au matin du 18 janvier fatigués par une nuit à rouler. Nous avons bien tenté la technique du crabe, qui consiste à faire pointer le nez du bateau vers la houle plutôt que vers le vent, mais la houle et les vagues du vent ne sont pas dans le même sens, donc on roule quand même. C’est donc passablement fatigué que nous entamons cette troisième journée. Et le ciel est complètement bouché, une fine pluie tombe et tombera en continue toute la journée. C’est la première fois que nous rencontrons un temps pareil de pluie aux Bahamas, habituellement, la pluie n’est l’histoire que d’un nuage.

Nous avons hésité à lever l’ancre ce matin car il n’y a pas de vent et la météo ne nous en annonce pas non plus. Mais le roulis nous convainc de partir. Départ à 8h40 sous la pluie, nous débutons à moteur, puis le vent se lève vers 10h15 à 15-17 nœuds, on met un ris dans la grand-voile et ouvrons le génois à plein, on file bien au largue. Mais les vagues sont confuses et la pluie tombe toujours. Catherine ne peut rester dehors à cause de la pluie et s’abrite plutôt à l’intérieur avec les enfants, couchée avec Léa, Julien lui va bien. Il passera la journée à jouer à la DS. Il passera une très belle journée, selon ses dires! Catherine et Léa passeront la journée couchées, à endurer la mer qui bouscule Oséo. Et Ronald, lui, passera la journée à veiller à l’extérieur, à la pluie, à ajuster les voiles, à rentrer le génois qui est déventé par la grand-voile, à le ressortir quand ça le peut, à veiller les cargos que nous rencontrons (5 dans la journée), à se faire bousculer, lui-aussi, par la mer. Les vagues du vent du nord-ouest semblent rencontrer la houle du nord-est et le tout n’est pas du tout agréable. Chapeau à notre capitaine, encore une fois. Sans lui, on n’irait pas si loin…

Pluie pluie pluie

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Vers 16h30, le mouillage de Salina Point est en vue, mais il n’est pas du tout protégé des vagues qui rentrent du nord-ouest. On prévoyait du nord-est. Découragés et épuisés, nous tentons de contourner l’île de Castle Island en espérant y trouver refuge au Sud. Si ça ne marche pas, il faudra continuer notre route, de nuit, jusqu’à notre prochain arrêt : Great Inagua, 84 miles plus loin… inutile de dire qu’on ne le souhaite pas, nous sommes épuisés par cette journée.

La carte n’indique aucun mouillage sur Caste Island, mais on trouve tout de même refuge derrière l’île, derrière les patates de corail. Ça roule, mais ça fera l’affaire pour la nuit, on peut se reposer l’esprit, même si le corps roule encore. Au moins, on est dans notre lit! Pas de souper, pas beaucoup de diner non plus. C’est dur la mer!

  • Distance parcourue : Autour de 60 miles, nous n’avons pas pris le compte en arrivant.
  • Durée : 9h00
  • Pêche : Rien du tout, pas même une touche.

Jour 4 : Castle Ilsand (Crooked Islands) – Navigation de nuit

Dimanche 19 janvier, on se lève somme toute reposé. Nous avons réussi à dormir malgré le roulis. On réinstalle l’ancre en crabe car on voit bien d’où vient la houle ce matin et ça calme le roulis. On déjeune en grand : œufs et rôtis, ça fait du bien!

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On décide de ne pas partir tout de suite, nous avons encore besoin de repos avant la prochaine étape et il faut préparer un peu de bouffe pour la navigation, salade de pâte, ce sera parfait!

Devant nous se trouve Castle Island, avec son beau phare blanc (qui ne marche, pas soit dit en passant!) et ses promesses d’explorations. Devant nous se trouvent aussi plein de patates de corail avec personne autour pour y cueillir ses langoustes… Mais non, finalement, nous n’irons pas ni à l’un ni à l’autre. Mettre Train Train à l’eau et le moteur et resécuriser le tout après, c’est du travail. Nous préférons nous épargner un peu. On décide donc de rester sagement à bord et de continuer à récupérer. Il y a enfin un peu de soleil, ça fait du bien.

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Nous décidons de repartir en après-midi pour une arrivée de nuit à Great Inagua, nous profiterons ainsi un peu du soleil et l’arrivée sera facile à destination pour s’ancrer, même de nuit. Départ à 14h25 dans un vent du nord d’une dizaine de nœuds qui fraichira à plus de 20 nœuds. La mer se forme, mais ça reste confortable. Encore la pluie qui nous mouille. Ça devient franchement désagréable cette pluie qui ne nous lâche pas. On ne peut alors plus faire nos quarts à l’extérieur, on mouille tout l’intérieur…

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Mais nous arrivons finalement à destination, Matthew Town sur l’ile de Great Inagua, à 2h50 le lundi 20 janvier. Dodo!

  • Distance parcourue : 79 miles
  • Durée : 12h30
  • Pêche : Rien de rien 🙁
  • Jour 5 : La fête de Ronald à Matthew Town! (Great Inagua)

    Bonne fête mon capitaine chéri!!! Et oui, lundi 20 janvier, c’est la fête de Ronald. Mais pauvre lui, ça aura sans aucun doute été sa pire fête de toute sa vie… On a bien fait pour lui de jolis cartes pendant qu’il dormait, et aussi un gâteau-carrés-Rice-Krispies, si bien qu’on a pu lui chanter son bonne fête et bien commencer la journée.

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    Mais… Matthew Town, ce n’était pas le paradis cette journée là. Gris, noir le ciel, et le mouillage, le pire jusqu’à maintenant. On essaie d’aller en ville pour se ravitailler en diesel et en fruits et légumes, la mer est très agité mais surtout, la passe pour entrer dans le bassin de Matthew Town est très étroite et la mer a envie de s’y engouffrer. Si ça se produit, on sait qu’on n’arrivera plus à en sortir une fois entré, même en dinghy. Mais on tient à repartir les réservoirs diesel bien plein alors on désancre Oséo, on se réancre plus près de l’entrée du bassin, on met Train Train à l’eau et on y va. À l’intérieur, le mailboat prend toute la place, on a peine à trouver un coin pour accoster Train Train. Quelqu’un de la place nous donne un coup de main et nous amène en ville pour le diesel l’épicerie… qui est malheureusement vide de frais. Le bateau est à quai, le frais sera prêt demain. On repart donc les mains vides, pas de bouffes… On se dépêche à retourner à Train Train avant que le grain arrive, on retourne à Oséo, on se désancre à nouveau et on retourne à notre premier ancrage qui, bien que rouleur, est mieux que là où nous sommes… Quelle journée de m…… Et on roulera encore cette nuit…

    Voyez Train Train dans le bassin à côté du bateau. La photo est du lendemain, le temps était plus calme. Et voyez aussi le bateau coulé en plein milieu du bassin…

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    Jour 6 : Matthew Town (Great Inagua) et le grand départ

    Nos prières portent fruit, le vent s’est calmé et le soleil semble vouloir nous sourire aujourd’hui. Enfin! On revit! On retourne en ville aujourd’hui pour reprendre notre rendez-vous avec l’épicerie, et aussi le resto qu’on devait aller hier! La ville nous apparait bien plus sympatique aujourd’hui, avec le soleil et moins de stress. Mais ce n’est quand même pas la destination du siècle. Une ville ouvrière où l’activité économique centrale est l’usine de sel. Le reste des emplois vont au gouvernement et au parc national. Parait qu’il y a des milliers de flamants roses, nous ne les verrons malheureusement pas.

    Matthew Town!

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    On se fait embarquer jusqu’en ville!

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    On fait l’épicerie, on se trouve du poisson pour regarnir notre petit congélo, on mange un drôle de burger dans un bar, ah et aussi on trouve de l’internet en ville pour prendre notre météo!

    Resto dans le bar

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    L’internet en plein air!

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    Puis, de retour à Oséo, on se prépare pour la grande étape finale : 227 miles en mer. Départ à 17h00.

    Jour 7 et 8 : en mer et arrivée à l’Ile à Vache, Haïti

    Nous sommes parti de Matthew Town à 17 heure le 21 janvier et sommes arrivée à l’Ile à Vache vers 9h30 le 23 janvier. Près de 30 heures en mer. Mais vraiment, cette dernière navigation fut la plus agréable et moins fatiguantes que toutes les autres mises ensemble. Ce qui nous a réellement tué dans ce long périple ne fut finalement pas tant les navigations que nos mouillages bumpy. Nous n’avons pas réussit à récupérer durant les nuits. Tous nos mouillages étaient merdiques (désolé du mot, mais ils n’en étaient rien de moins!). Il n’y a nulle part sur le parcours de petites baies abritées, seulement l’île entière pour nous protéger, mais la houle entre toujours quand se n’est pas carrément la vague du vent.

    Alors en mer vers Haïti, nous sommes partis dans peu de vent, une mer calme, nous avons alterné entre la voile et le moteur, nous ne nous sommes pas fait brasser comme les navigations précédentes, nous avons même plutôt dormis pas si mal. Et nous sommes arrivée à Haïti, sous un soleil magnifique, nous sommes entrée dans la baie de Ferret, et nous y étions. Bienvenu à Haïti, à première vue, un semblant de paradis…Vers Haiti (84)Vers Haiti (18)

  • Distance parcourue : 232 miles
  • Durée : 29h
  • Pêche : Devinez??? Et non, encore rien.
  • Haïti en vue

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    Category: 2014 - Bahamas - 2015  | Tags:  | 4 Comments